quoi faire de sa jeunesse pour ne rien regretter
Société

Quoi faire de votre jeunesse pour ne rien regretter plus tard

Vous vous demandez comment vivre votre jeunesse sans regret ? Ne vous jetez pas à corps perdu dans une carrière. Ennuyez vous. Vivez.

quoi faire de sa jeunesse pour ne rien regretter
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Avant propos : cet article est une traduction (et parfois réinterprétation) d’un texte absolument génial rédigé sur Medium par Sergey Fadlin.


Le grand classique de nos sociétés : métro, boulot, dodo

J’ai rencontré une institutrice hier.

Nous quatre — avec ma sœur et son ami — étions assis dans un bar, on buvait de la bière, quand elle m’a dit qu’elle enseignait en primaire à 21 ans.

“Attends, tu enseignes vraiment à des enfants ? À 21 ans ? T’es une assistante, c’est ça ?” j’ai demandé.

“Non, j’enseigne pour de vrai”, a-t-elle dit, comme si c’était la chose la plus normale du monde.

Plus on buvait, plus la discussion devenait sérieuse — comme toujours dans ces cas-là — elle a dérivé vers un grand classique : les relations de couple.

L’institutrice se plaignait que les seuls hommes qui s’intéressaient à elle étaient des “amateurs de foot ou des policiers”. De toute évidence, ça la contrariait.

“Qu’est-ce que tu préférerais ?” j’ai demandé, sincèrement curieux.

“Un mari”, elle a dit doucement, à moitié sérieuse. Mais ses yeux la trahissaient : elle ne mentait pas. “Des enfants, une vie stable. Le truc habituel, quoi.” 

“Ça va, c’est bon ! C’est une adulte”, est intervenu son ami, en soutien. Ce qui me fit réaliser que mon long silence avait pu être interprété comme une insulte.

Je repensais alors à une soirée passée entre mecs. Nous avions eu la version mâle de cette même conversation.

“Mec, je suis en train de m’assurer un vrai salaire pour dans un an, juste après mon diplôme”, s’était vanté un ami. Il s’apprêtait à emménager en Italie pour un an et y terminer ses études. 

“C’est cool pour toi”, j’avais répondu, songeant à quel point deux personnes de 22 ans peuvent être différentes.

Certains passent leur jeunesse à courir après l’argent, à lancer leur buisness, suivre des voies toutes tracées, chercher des maris, avoir des enfants, essayer de “réussir leur vie” (quoique cela puisse signifier), faire carrière.

Moi ?

Je suis juste content d’avoir ma propre chambre pour le mois à venir afin d’écrire tranquillement. Je suis aussi content d’avoir juste assez d’argent pour me nourrir, d’avoir la liberté de lire un bouquin à 15 heures au lieu d’être assis à un poste de travail poussiéreux.

Est-ce que je suis riche ? Loin de là. 

Je suppose que je n’accepte pas qu’on puisse passer sa vingtaine à faire quelque chose d’aussi pratique — quand on a encore toute la vie devant soi. Ça me rend toujours triste de voir mes pairs trimer dans un bureau à la place de, vous savez, vivre

Après avoir terminé ma pinte et payé l’addition, je suis rentré à la maison, songeant qu’il y a vraiment quelque chose qui cloche dans le monde.

Ou alors c’est moi qui perd la tête.

Réaliser que la vie ne se résume pas à une carrière, et que rien ne justifie qu’on sacrifie sa jeunesse

Peut-être que c’est culturel. Etant né dans la Russie post-soviétique, j’ai grandi dans l’idée qu’à 18 ans il fallait être marié, avoir un emploi stable, pourvoir à sa famille, et être un adulte responsable.

Mais j’ai aussi vécu aux Etats-Unis, enfant. Et à nouveau à la fac, pendant 7 mois. De cette manière, j’ai vu qu’il y avait une alternative.

Les gens aux Etats-Unis ne vont pas travailler à l’usine (ou sa version moderne : l’open-space) dès leurs 18 ans. Et puis, ils n’ont même pas le droit de boire à 18 ans ! (Là où les jeunes en Russie arrêtent de boire à 21 ans.)

Le modèle américain consiste plutôt à repousser le moment de grandir autant que possible pour explorer, voyager, réfléchir à ce qu’on veut vraiment, étudier, boire des bières et pisser sur le gazon des gens à 2 heures du matin. 

Aux Etats-Unis, il est courant de voir des gens vivre chez leurs parents à 30 ans passés. D’abord, ils obtiennent leur licence, font quelques stages ici et là ; ensuite ils prennent une ou plusieurs années sabbatiques pour voyager, et enfin font leur master. Et cette transition lente vers la vie adulte est pleine de sens.

Evidemment, ce n’est pas tout le monde aux Etats-Unis qui vit selon ce modèle idéal d’éducation de la classe moyenne. Mais l’idée qu’on peut prendre son temps (une phrase très américaine) est valable partout.

Les jeunes qui prennent leur temps seront généralement plus satisfaits de leur vie. Ils ne s’étouffent pas de regrets et de “et si ?” dans leur trentaine. Ils ne prennent pas de décision stupide à propos de leur avenir. Ils n’épousent pas la mauvaise personne ou prennent un emploi destructeur et épuisant juste parce qu’il le faut — alors que ce n’est pas une réelle nécessité — etc. Et ils ne finissent pas coincés dans une vie qui ne leur convient pas à cause de décisions prises dans leur vingtaine. Ils continuent d’apprendre et d’explorer toutes leurs options, aussi longtemps que nécessaire.

Quand on ne se presse pas, on a le temps d’explorer. On peut être “créativement productif” – ce qui est une autre manière de dire “inutile”.

Et c’est ce qui s’appelle la jeunesse.

Et si peu de gens l’ont, de nos jours.

À force de lire des articles sur comment “monter sa boîte et construire un empire en ligne”, on est tellement obsédés par le succès qu’on oublie que ce temps, on ne le récupérera jamais.

Un temps où on est encore jeune, en assez bonne santé, passionné, innocent, et ouvert à de nouvelles connaissances et expériences. 

La seule menace ?

La culture du “monde du travail”. Elle aime tuer cette jeunesse, l’oblitérer, et donner le sentiment que si – si – on ose profiter un peu pendant sa vingtaine, il y a quelque chose qui déconne gravement chez nous.

Et il y a tellement d’arrogance et d’orgueil là-dedans.

Les dérives de la culture du travail

Vous savez qui se donne vraiment à fond dans sa carrière ? Ma mère.

Après que mon père l’a quittée il y a 5 ans, la laissant sans biens ni argent (pour être honnête, il n’avait plus rien pour lui non plus), elle a dû trouver un moyen de joindre les deux bouts. À la différence de l’institutrice dont je parlais au début, ma mère n’avait jamais travaillé avant ses 40 ans. Elle avait décidé, à la place, de nous élever ma sœur et moi. (Ce qui, évidemment, ne tient que de sa seule responsabilité, et elle a été extraordinaire.)

Tout a changé après le divorce. Elle a grandi

Aujourd’hui, elle cumule trois emplois à temps plein. Dont un pour lequel elle doit travailler toute la nuit tous les deux jours. Elle vit dans un minuscule appartement dans la banlieue de Moscou. Elle a toujours 1000 choses à faire, conduisant d’un endroit à l’autre, et dort souvent chez sa mère.

Et pourtant, elle gagne moins de $2000 par mois.

Pour moi, c’est ça, dédier sa vie à son travail.

Pas parce que GaryVee lui a dit le faire [ndt : un PDG à succès qui explique au monde comment faire fortune en travaillant sans relâche].

Mais parce qu’il le fallait.

Elle n’a pas eu d’autre choix que de tout sacrifier pour travailler. 

On oublie qu’à l’origine, se tuer à la tâche pour son travail, c’est réservé aux pauvres, aux classes sociales défavorisée. Ces gens prennent des emplois mal payés par nécessité. Ils — littéralement — se tuent à la tâche pour survivre.

Les carriéristes modernes ?

Ce sont les “yuppies” [ndt : acronyme de Young Urban Professional, terme anglophone définissant les jeunes cadres et entrepreneurs de haut niveau], qui se vantent de se donner à fond et d’être débordés, et le brandissent comme un signe d’honneur et de prestige. Ils ne sont pas débordés parce qu’ils en ont besoin. Mais parce qu’ils veulent s’acheter la prochaine Merco

Au bout du compte, ils gâchent complètement leur jeunesse. 

La jeunesse doit redéfinir sa vision de la réussite

Il y a une tonne de manières (beaucoup plus funs) de passer sa jeunesse plutôt que de s’enfermer dans une pseudo-carrière, en se tuant à la tâche ou en se branlant devant un ordinateur, pour réussir sa vie.

On peut voyager. Lire des livres. S’éduquer. Écrire un blog, faire quelque chose de créatif.

Ou *soupir !*, on peut ne rien faire.

Ce qui est, aussi effrayant que ça puisse paraître, une part essentielle du processus créatif, qui lui-même comprend  l’acte créatif ultime : concevoir et vivre sa vie.

En 1989, Joseph Brodsky a donné un discours aux diplômés de Dartmouth. Il y a parlé de la valeur de l’ennui.

“Une part substantielle de ce qui vous attend se sera produite grâce à l’ennui”, dit-il. 

Les technologies modernes ont complètement éradiqué l’ennui, nous laissant constamment ballottés d’un shot de dopamine à l’autre, d’une dose de pseudo-savoir lue sur les réseaux sociaux à l’autre. Et pendant ce temps, on perd le temps précieux qui nous est alloué. 

Alors que l’ennui est un pré-requis à l’innovation et à l’originalité.

Brodsky a également dit :

“Si on divise l’histoire de notre espèce par découvertes scientifiques, sans même mentionner les sciences humaines, le résultat ne serait pas très impressionnant. On aurait, techniquement parlant, des siècles d’ennui. La notion même d’originalité ou d’innovation traduit la monotonie d’une réalité standardisée, de la vie…”

En fait, si vous regardez les biographies des gens les plus connus — l’entrepreneur que vous admirez tant, les écrivains, les poètes, les inventeurs comme Nikola Tesla, Thomas Edison, et même le si plébiscité Elon Musk — vous verrez un schéma commun : ils ont tous eu des périodes de pur et continuel ennui.

Ces gens ont tous été perdus à un moment donné de leur vie.

Et en général, c’était pendant leur vingtaine.

Cessez d’éviter de vous ennuyer

Évidemment, l’ennui est une arme à double tranchant. Autrement, pourquoi serait-il si stigmatisé ?

La connotation négative de l’ennui existe parce qu’on le retrouve dans deux phénomènes : l’addiction ou la créativité.

Il n’y a pas de troisième voie, et la première est sacrément attirante.

Je ne parle pas d’addiction aux drogues, même si l’ennui est bien la première cause d’addiction de la plupart des héroïnomanes.

Je parle des réseaux sociaux, du porno, du fait d’accomplir des choses juste pour accomplir des choses, de l’introspection, des antidépresseurs, de l’alcool, du développement personnel, des jeux vidéos, Netflix, et de changer complètement de vie tous les quatre matins. En somme, le quotidien typique d’un jeune dans sa vingtaine.

Toutes ces choses sont une échappatoire à l’ennui. Mais la dernière est la plus vicieuse de toutes. 

J’ai une amie qui écrit un blog. Tous les neufs mois, elle débarque avec une nouvelle version de l’article “Ca-y-est-j’ai-enfin-trouvé-ma-voie-c’est-ça-que-je-vais-faire-maintenant !”, et elle s’installe dans un pays tropical (au hasard, Bali) pour méditer, lancer son nouveau buisness, démarrer une nouvelle “vraie” relation de couple et laisse complètement tomber sa vie d’avant.

Je la connais depuis 6 ans, et je l’ai vue faire ça environ 12 fois. À chaque fois, elle suit le même scénario. Elle devient blasée et fatiguée par sa vie précédente ; et elle réinvente sur un coup de tête et une bonne fois pour toutes sa propre histoire. 

Evidemment, comme prévu, elle s’ennuie rapidement de sa nouvelle vie. Après neuf mois, elle rentre à la maison, et répète le processus dans l’année qui suit. J’adore mon amie, mais c’est une addict. Elle a transformé sa vie en une quête constante d’alternatives, bondissant d’une version de sa vie à la suivante. 

Comme le dit Steven Pressfield, “Les addicts sont des gens très intéressants. Mais ils sont aussi incroyablement ennuyants parce qu’ils sont si prévisibles.” 

Il y a, cependant, un autre moyen d’échapper à l’ennui.

Le seul vrai moyen.

S’ennuyer pour mieux se trouver

Quand j’étais enfant, je faisais partie de l’équipe de natation. Et comme tout nageur le sait, le moyen le plus rapide de remonter à la surface d’une piscine profonde, c’est de donner une impulsion depuis le fond.

Joseph Brodsky l’a amené d’une meilleure façon :

“Quand vous êtes frappés par l’ennui, laissez-vous écraser par lui ; submerger, touchez le fond. En général, avec les choses désagréables, la règle est : plus tôt vous touchez le fond, plus vite vous refaites surface. L’idée est d’aller explorer le pire. La raison pour laquelle l’ennui mérite d’être exploré est qu’il représente la pureté du temps dans toute sa répétitivité, sa redondance et sa monotone splendeur.” 

S’autoriser à être consumé par l’ennui va à l’encontre de tout ce qu’on vous a appris à l’école et dans tous ces livres tels que Never Eat Alone (je n’ai jamais compris ce titre parce que, personnellement, j’ai toujours apprécié dîner seul). 

Mais il y a une raison pour laquelle la technique du “ne fais rien ou écris” de Neil Gaiman — une astuce pour se forcer à écrire — fonctionne.

C’est parce qu’en la suivant, vous finissez par nous ennuyer terriblement. Alors pour vous sortir de là, vous n’avez pas d’autre choix que de commencer à être créatif.

Et si ça fonctionne pour l’innovation, la créativité, et l’écriture, ça fonctionne aussi sûrement pour se construire une vie pleine de sens.

L’ennui et l’expérience : les clés pour une jeunesse sans regret

Une des phrases célèbres de Steve Jobs est : “La créativité, c’est juste connecter les choses entre elles”. En fait, il était un grand fan de la connexion de choses — comme vous pouvez le voir par cette citation et par son légendaire début de discours : “faites les liens a posteriori”. 

Or vous ne pouvez connecter les choses entre elles que si vous avez des choses à connecter. Aka de l’expérience.

Ce qui revient à dire : plus vos connaissances et votre compréhension de l’expérience humaine sont riches, plus vous êtes créatifs.

Mais ça ne veut pas dire que vous devriez prendre une année sabbatique complète à Bali, à boire des Pina Coladas sur la plage, comme mon amie. Acquérir ces connaissances et cette compréhension exige du travail. 

Tout comme “10 moyens de devenir plus créatif” et autres articles du genre ne vous rendront pas plus créatif. En fait, ce genre de contenu trivial ne vous rendra même pas plus intelligent — peu importe combien l’auteur est brillant et bien intentionné.

De la même manière qu’une nourriture de très bonne qualité va vous demander un effort supplémentaire — là où les plats préparés et les fast-food sont attractifs, faciles à faire et plaisants à manger — votre cerveau a besoin de passer par un processus difficile pour acquérir de réelles connaissances. Tout ce qui est facile à ingérer est de la malbouffe. Que ce soit un Big Mac ou un listicle sur Medium. 

La créativité, en revanche — qui est essentielle pour mener une vie pleine de sens et pour faire un travail créatif — requiert deux choses :

  1. L’ennui
  2. De l’expérience de vie

Deux choses que vous pouvez trouver pendant votre vingtaine.

L’errance n’est pas une perte de temps, au contraire

L’Hemingway de 22 ans était peut-être le premier digital nomad. Il était tellement saoulé par l’obsession culturelle des Etats-Unis pour le succès qu’il est parti pour Paris (où le coût de la vie était relativement bas à l’époque) pour vivre une vie de bohème.

Il écrivait dans des cafés, voyageait à travers l’Europe (en particulier dans son Espagne chérie), s’est marié quatre fois ; et buvait du vin à trois heures de l’après-midi avec Gertrude Stein. 

Beaucoup d’autres écrivains – comme James Joyce, F.S. Fitzgerald, et leurs semblables, ont fait pareil. 

Évidemment, tout n’était pas tout beau tout rose pour Ernest. Rien ne l’est jamais, à part dans les histoires à succès des livres de développement personnel. Hemingway avait souvent des problèmes d’argent et se reposait sur ses femmes pour l’aider. Il était souvent incertain vis-à-vis de sa carrière. C’est parfaitement visible dans Paris est une fête – un portrait autobiographique de ses années à Paris.

Mais il s’est débrouillé pour travailler à distance comme journaliste — du moins autant que le permettait le monde de l’édition au milieu du XXè siècle. Et de temps en temps, il se faisait assez d’argent pour aider sa famille. Il écrivait 3 à 4 heures par jour, et passait le reste de son temps à explorer, boire, lire, s’ennuyer

Pas besoin de se demander d’où Hemingway tenait sa créativité.

Il a eu sa jeunesse.

Prendre le temps de savoir ce qu’on veut vraiment

Mais qu’est-ce que c’est, la jeunesse, après tout ? Et qu’est-ce qu’on est supposés en faire ? J’ai envie de vous dire : ce pourquoi elle est faite.

Toutes les périodes de la vie – comme les saisons dans la nature – ont leur raison d’être.

Le printemps est pour la plantation de graines. L’été pour la culture des récoltes. L’automne pour la moisson. 

Votre jeunesse, votre vingtaine, c’est le printemps. Son but est de vous faire errer un peu partout pour voir ce que vous pouvez faire avec ce qui vous a été donné : vous-même.

Si on vit comme la nature, flottant d’un endroit à un autre, sans trop réfléchir, en se laissant porter par le monde, tout ira bien.

On pourrait penser le contraire.

Vous pensez sûrement que vous devez toujours vous dépasser, vous dépêcher, vous faire violence. Mais la nature ne se presse jamais, et pourtant tout se réalise quand même.

Qu’est-ce que vous feriez si vous n’aviez rien à faire ?

C’est ça que vous devriez être en train de faire.

Et l’ennui est votre meilleur outil pour ça.

Ce que vous commencez à faire lorsque vous vous ennuyez est ce que vous devriez faire de votre vie.

Sauf si c’est descendre une boîte de gâteaux, évidemment.

Retrouvez votre jeunesse

Cette année (2020) est, dieu merci, presque terminée. Et elle nous laisse avec une leçon importante.

Elle a crié “Stop !” et nous a poussés à apprécier ce que l’on a déjà plutôt que de s’empresser sans cesse à avoir toujours plus, planifiant toujours tout à l’avance, construisant dans nos esprits une fausse image du succès.

Évidemment, être le meilleur, gagner un million de dollars, devenir le prochain Zuckerberg, acquérir des centaines de milliers de followers, donner des TED talks et devenir riche et célèbre sont des objectifs inspirants.

Mais peut-être qu’être simplement une bonne personne en bonne santé vaut davantage le coup. Particulièrement en ces temps troublés, où personne ne comprend vraiment ce qu’il se passe – ni même quand, et si, ça va s’arrêter.

Peut-être que ne pas se tuer à la tâche dans son travail est moins efficace et productif mais plus naturel.

Peut-être qu’on pourrait retrouver notre jeunesse. Et ne pas se précipiter vers l’âge adulte, qui sera toujours là même si on appuie sur pause quelques années.

Peut-être qu’apprendre à s’installer calmement dans l’ennui est tout ce dont on a besoin.

Peut-être qu’élargir notre conception et notre compréhension de l’expérience humaine en veillant tard la nuit et en lisant de bons livres et précisément ce pourquoi nous sommes tous là.

Et peut-être qu’après tout, je ne perds pas complètement la tête.

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Un commentaire

  • Françoise CLERY

    Je suis très sensible à cette notion d’ennui père de créativité. Quand j’étais enfant il m’arrivait de m’ennuyer et de m’en plaindre à ma mère. Elle était assise dans son placard à couture, où elle cousait tous les vêtements de la famille, et sans même me regarder, me répondait simplement : pas moi. J’ai appris que l’ennui était un luxe, et que j’étais la seule à pouvoir en sortir. Ce que je faisais immanquablement ! Je me rappelle aussi ce sentiment de fierté d’avoir laissé émerger la nouvelle bonne idée d’en sortir.

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